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Le Palais de l'Ombrière

Le Palais de Justice La Maison de l'Avocat

Le Barreau de Bordeaux à travers l'histoire

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Ier ou du 2ème siècle après J-C

    Le Barreau de Bordeaux est un des plus anciens de France. Comme dans beaucoup de villes deux fois millénaires, l’activité des avocats y est aussi ancienne que la ville elle-même et se confond avec l’histoire de la Cité. Un des plus anciens bas-reliefs (Ier ou du 2 ème siècle après J-C), retrouvé dans le sol de la ville, ne représente-t-il pas un procès devant un magistrat municipal ?

Le barreau gallo-romain

IVéme siècle après J-C :

 

Ausone. D. Magni Ausonii budigalensis poaeta, Augustorum praeceptoris (Bordeaux B.M. : B.4727 Rés.)(détail)Coll. part.

    Âge d’or de la période gallo-romaine avec l’école des rhéteurs bordelais, professeurs d’éloquence réputés en Espagne, à Rome ou à Constantinople qui exerçaient en même temps l’activité d’avocat. "L'éloquence et les orateurs ont eu rarement d'aussi beaux jours dans l'histoire de Bordeaux : il faudra attendre les parlementaires du XVIIIème siècle et les avocats de la Restauration pour retrouver chez nous une passion oratoire d'une telle intensité" a écrit Camille Jullian.

334 - 337 :

 

La médaille du Barreau de Bordeaux(détail)

    Ausone (310-394) a plaidé avant que d’être poète et grammairien (" nec fora non celebrata mihi ") et de rejoindre Trèves en 367 à la demande de l’empereur Valentinien pour servir de précepteur au jeune Gratien.

    Latinus Alcimus Alethius partageait son temps entre le forum et l’école.

    L’oncle d’Ausone, Aemilius Magnus Arborius, après Bordeaux, plaida à Toulouse, en Narbonaise, en Novempopulanie et jusqu’en Hispanie cistérieure.

    On dit de Minervius, le plus illustre d'entre tous, qu'il ne forma pas moins de mille avocats à Bordeaux, avant d'être appelé à Rome en 353.    De lui, Ausone disait : " Dicendi Torrens Tibi Copia " (Tu as l’éloquence du torrent en crue), d’Alcimus Alethius et de ceux qu’il a formés dans l’art de l’éloquence, il écrivit : " Ils vivront dans la mémoire de leurs successeurs ". (Ces deux vers figurent à l’avers et au revers de la médaille du barreau de Bordeaux, créée en 1985.)

Le Moyen âge

1293

 

    Dès la fin du XIIIème siècle, on trouve la présence des avocats de Bordeaux dans les anciennes Coustumas de la vila de Bordeu , écrites en langue romane, et composées à dans un dialecte, dont 1'usage parait s'être conservé, à Bordeaux, jusque vers le milieu du XVème siècle Monument qui résume le droit pénal de la première période anglaise , elles se composent de 242 articles. Dans la version imprimée en 1768, elles font référence à un arrêt de 1258, et le manuscrit des archives de la ville en mentionne un autre de 1351.

L’importance de l’activité judiciaire est attestée par une charte de Philippe le Hardi, datant de juillet 1283 où le prince déclare « faire remise à son « cher cousin et féal Édouard, roi d’Angleterre et duc d'Aquitaine », des amendes auxquelles pourraient » donner lieu les appels interjetés de lui roi ou de ses sénéchaux ou leurs lieutenants, en toutes les terres » qu'il a ou aura en Gascogne, Agenais, Quercy, Périgord), Limousin, Saintonge, de mauvais et faux jugements et pour « défault de droit ». ( On sait qu’à l'origine, c'étaient « les juges mêmes desquels il était appelé », qui encouraient l'amende en cas d'infirmation de leurs sentences ce qui constituait en soi un progrès, sur l’époque où ils se trouvaient plus anciennement de défendre leurs décisions en champ clos et les armes à la main contre les plaideurs mécontents.)

L’avocat le plus ancien connu est Ramon de Léon, dont les anciennes Coustumas de la vila de Bordeu rapporte qu’il a plaidé en l'an du Seigneur 1293.

S’il n’y avait pas encore de barreau organisé, il y avait des avocats, déjà soumis à des règles. Ainsi, en matière criminelle, si l’on en croit les anciennes Coustumas , ils ne pouvaient prêter à l'accusé le secours de leur parole, que si le plaignant avait lui-même confié à un avocat le soin de faire valoir ses droits, ils devaient accompagner leurs clients, en même temps que le médecin et le maître armurier, sur le terrain du combat judiciaire.

1375

 

 

Serment des Avocats de Bordeaux. Coll. part.

    De 1375 à 1393 chaque année, les avocats, à l’occasion de l'élection des nouveaux Jurats, prêtaient le serment de ne prendre aucune cause mauvaise, de ne rien dire qui soit contraire à la coutume, à leur raison ou à leur conscience, mais de les plaider loyalement, sans soulever aucune exception frustratoire, comme de ne rien faire qui porté atteinte à la juridiction du maire et des jurats. ( Livre des Bouillons de la Ville de Bordeaux).

Le Parlement de Bordeaux

1462

 

 

 

    En signant en 1462, l'acte de naissance du Parlement de Bordeaux, déjà promis par Charles VII en 1451, lors du retour de l'Aquitaine à la Couronne de France, Louis XI a consacré indirectement la création du Barreau de Bordeaux. Le 12 juin I462, Louis XI consomma par ses lettres patentes, données à Chinon, l'exécution de cet établissement. Le Parlement de Bordeaux entra en exercice le lendemain de la fête de Saint-Martin de cette même année.

 

Le Palais de l'Ombrière

    L'audience solennelle d'ouverture a lieu dans l'antique Palais de l'Ombrière dont le nom "Castrum Umbrariae", venait de l'ombrage que faisaient, sur la place qui est au devant, des arbres en avenue et sous lesquels autrefois le prévôt rendait la justice, le 12 novembre 1462.

 

    Cette date marque la naissance du barreau et figure au bas de l’avers de la Médaille. En effet, le barreau s’est organisé à partir de cette date sur des bases qui ont perduré jusqu’au début du XXème siècle. La Confrérie deviendra un siècle plus tard la Compagnie, puis l'Ordre des Avocats. Le plus ancien inscrit est le doyen, et deux syndics sont, chaque année, désignés par le Parlement et pris dans une liste de six candidats, composée de trois anciens avocats- choisis dans la première moitié des inscrits, et de trois autres relevés dans la deuxième moitié. Le 19 mai de chaque année, la fête de saint Yves, patron de la Confrérie des avocats et procureurs, était la fête du Palais tout entier.

Guillaume Le Blanc et la "commune de Guyenne "

Aussi fortuitement que la défaite anglaise avait favorisé la naissance d'un Barreau organisé, une révolte contre la gabelle va projeter un de ses membres à une place de choix dans l'administration et la reconnaissance de ses concitoyens.

Encore serait-on tenté de dire, que l'impôt sur le sel, fortement impopulaire en Guyenne, dans les dernières années du règne de François Ier, et dans les premiers mois de celui d'Henri 11, ne fut sans doute qu'un prétexte et non un motif de l'Insurrection. Le retour de Bordeaux, anglaise cent ans plus tôt, dans le giron français ne présentait-il pas des racines encore fragiles ?

1548

    En quelques jours d'été 1548, la colère des campagnes se communique à la ville et la révolte qui devait prendre le nom de "commune de Guyenne " aboutit à la mise à feu d'une partie de la ville, à l'assassinat par la foule du lieutenant général du roi, Tristan de Moneins, puis à une répression sauvage menée, sur ordre du Roi, par le Connétable de Montmorency. Nul n'y fut épargné, pas même les Jurats soupçonnés de complaisance. Bordeaux y perdit ses franchises, son administration municipale, et son Parlement, interdit. Ni les supplications, ni les offres de tribut ne purent fléchir la colère du Roi.

1550

    Alors qu'il ne restait plus d'autre parti que la soumission dans la servitude, la ville trouva cependant un ultime recours, en confiant à un Jurat, Guillaume Le Blanc, " Avocat à la Cour du Parlement ", considéré comme le "meilleur" de son temps, la charge de plaider et d'obtenir du trône un pardon pour la ville démantelée. Le Roi, bien qu'il fût juge et partie en cette affaire, n'en accordât pas moins, un an plus tard, un pardon qui arrachait la ville aux extrêmes rigueurs du châtiment. Jamais avocat ne fût plus cher au cœur de ses concitoyens que Guillaume Le Blanc dont le haut fait a scellé le lien du Barreau et de la chose publique, en même temps qu'il inaugurait la geste des amours tumultueuses de Bordeaux et de la Monarchie.

    Bernard de Laburthe, contemporain et ami de Guillaume Le Blanc, fut à ses côtés et avec Jean de Lange l'un des maîtres de la barre les plus brillants et aussi un jurisconsulte de grand savoir.

    Jean de Lange répudia les compromissions, les excès et les hontes d'un régime qui semblait prendre à tâche de se rendre plus odieux chaque jour, il s'attaqua, , à la noblesse insolente, au clergé rapace, aux détenteurs de charges, aux puissants en cour, aux gens de justice eux-mêmes, et, sans peur comme sans reproche, il fit entendre sa protestation qui était celle du tiers tout entier. Sa Harangue du peuple et du tiers-état de toute la France au Roy très chrestien Charles neufième, tenant ses États généraux en sa ville d'Orléans, le premier jour de janvier 1560, eut -elle en France un immense retentissement.

    Il faut aussi citer un autre avocat, Pierre de Lancre, qui allait acquérir quelques années plus tard une célébrité controversée en raison de la terrible répression qu'il conduisit contre la sorcellerie dans le Labourd, lorsque, devenu conseiller en la Cour du Parlement de Bordeaux, il fut en cette qualité délégué dans le pays basque. De lui, on a écrit : " Sa justice y fut aussi expéditive que sanglante, et le sectaire qui doublait le magistrat ne recula ni devant la torture ni devant le feu ".

 

Pierre de Brach 1547-1605. Coll. part.

    A côté des orateurs, le barreau produisit des écrivains, et la mémoire de certains d'entre eux, à des titres divers, est parvenue jusqu'à nous . Ainsi en est-il de Pierre de Brach, (1547- 1605), qui partit apprendre la jurisprudence à l'Université de Toulouse, que l'enseignement de Cujas rendait alors célèbre. Jeune poète, il y fut , vers 1567, honoré du prix de l'Églantine presque dans le même temps où Ronsard recevait, lui, une Minerve d'argent massif, l’académie des jeux Floraux " estimant l'Églantine trop petite pour un si grand poète ". De retour à Bordeaux, il devint avocat.

    Pierre de Brach avait traduit le Tasse et l’Arioste. Il connaissait les littératures latine et italienne, comme nombre de ses pairs. Il eut des amitiés illustres : Guillaume de Salluste du Bartas, auteur de la célèbre " Semaine ", Montaigne, dont il fut l’intime, et à propos de la mort duquel il écrivit sa célèbre " Lettre sur la mort de Montaigne ", ainsi que les meilleurs esprits, les grands savants et les poètes du xvie siècle, et entre autres : Ronsard, Jacques Pelletier, Pasquier, etc

La faveur de Marguerite de Navarre lui servit à obtenir, en 1577, l'office de conseiller du roi et la charge de Contrôleur en la Chancellerie de Bordeaux.

1594

     Gabriel de Lurbe , (…- 1613), qui fut en 1572, procureur-syndic de la Jurade et anobli en 1589, publie en 1594, la Chronique bourdeloise - le premier travail entrepris sur l'histoire de Bordeaux - qui connaîtra deux éditions en latin et une en français, et que continuèrent après lui d'autres avocats, Jean Darnal, en 1619 (pour la partie 1594-1619), puis Jean de Ponthelier, à partir de l'année 1620 (1672) et Clément Tillet, qui reprit l'ouvrage à partir de 1672 jusqu'en 1701, puis refondit ses recherches et celles de ses trois devanciers, en y ajoutant une suite jusqu'en 1716.
Son fils, Isaac de Lurbe, fut un des avocats les plus appréciés de son temps. Jurat, il remplaça en 1594 son père comme procureur-syndic.. .

    En 1560, le barreau comptait plus de cent cinquante avocats inscrits, organisés autour de leurs Syndics, choisis dans une liste de six membres, composée de trois anciens et de trois jeunes inscrits au barreau. Il comprenait plus de deux cents membres en 1611, s'il on en croit François de Bonalgues. Parmi les avocats demeurés fameux du XVIIème siècle, Jean de Malvyn, François de Roquette, Jacques de Fonteneil, François de Bonalgues.

1621

Les Coustumes Generalles de Bordeaux par Bernard Automne- Première édition 1621. Coll. part.

    Bernard Automne(1574-1666), avocat au Parlement, rédige les Coustumes Generalles de Bordeaux. Jusqu'alors elles avaient fait l'objet de plusieurs tentatives de rédaction depuis le règne de Louis XII et de François Ier, dont les commentaires d'Arnauld de Ferron (1515-1563), conseiller au Parlement. Les Commentaires d'Automne seront plusieurs fois publiés après sa mort.

1647

    Mais la postérité à conservé davantage le nom d'Estienne Cleirac, avocat à Bordeaux (1583-1657), auteur des Explication des termes de Marine (1636), des fameux « Us et coustumes de la mer », en 1647, divisées en trois parties. I de la Navigation. II Du Commerce Naval & Contracts Maritimes. III De la Jurisdiction de la Marine. Publié chez Guillaume Millanges, en 1647 à Bordeaux, avec un « Traicté de termes de Marine, & règlemens de la Navigation des Fleuves & Rivières ». L'ouvrage, traduit en anglais et en hollandais et plusieurs fois réédité, y compris à Rouen en 1671 est considéré comme la source du droit maritime français et à fait autorité jusqu'à la fin du XVIIIème siècle. Thomas Jefferson qui en possédât un exemplaire de 1661 le considérait comme un ouvrage de référence. Cleirac publia enfin Usances du négoce, en 1656, qui contient une des rares représentations des anciennes monnaies de l’Aquitaine.

Us et coustumes de la mer -Edition de 1647

     Et le plus original d'entre tous fut, sans conteste, Pierre Trichet, (1586-1644), bibliophile en relations avec des poètes et des savants, qui a publié en 1617 et 1635 une Tragédie de collège et un recueil d'Epigrammes en vers latins. Il possédait un cabinet de curiosités en tout genre, le premier qu'on ait formé à Bordeaux - et collectionnait les instruments de musique. Il est ainsi l'auteur du très savant Traité des instruments de musique, 1640, demeuré inédit jusqu'au XXème siècle mais considéré, de nos jours encore, comme l’une des meilleures sources de connaissance des instruments de musique de l'époque et périodiquement réédité depuis.

1651-1653

     De 1652 jusqu'au retour de l'autorité royale en 1653, les avocats se divisent à propos de l'éphémère république gasconne dite de "l'Ormée" du nom d'une promenade de la ville plantée d'ormes où ils se réunirent pour la première fois. 39 avocats figurèrent parmi les Cent & Trente restés fidèles au pouvoir royal et cinq seulement parmi les défenseurs de l' assemblée populaire dont Estienne Cleirac. Pierre de Villars, "avocat remuant et rusé", selon Boscheron des Portes, apparaît en avoir été un des chefs, avec un "solliciteur de procès", dénommé Duretête., dénommé Duretête. Pourtant, il semble surtout avoir outrancièrement joué double jeu ou avoir pour le moins abandonné la cause en temps opportun puisqu'il fut considéré comme un soutien par les deux camps et a reçu à quelques semaines d'intervalles des louages tant du roi que du prince de Condé pour le rôle qu'il avait joué. Duretête fut exécuté.

1675

Décisions sommaires du palaisd' Abraham Lapeyrère - édition parue à Toulouse en 1689. Coll. part.

     Abraham Lapeyrère, publie pour la première fois, ses Décisions sommaires du palais, considérées comme une simple compilation qui mais qui fut selon Bernadau, «  le répertoire de jurisprudence locale le plus consulté dans le temps ». Au point qu’il en parut six éditions successives, à Toulouse en 1689, et à Bordeaux juqu’en 1807.

L' " Age d'or " classique

De l'Age d'or économique du XVIII ème siècle, date l'éclosion d'un nouveau Barreau et d'une période faste sans précédent.

1708

    Montesquieu est reçu avocat au Parlement de Bordeaux. Cinq ans plus tard, après la mort de son père (1713) , il deviendra, en 1714, conseiller au Parlement de Bordeaux puis héritera deux ans plus tard de la charge de Président à mortier de son oncle.

 Montesquieu, président à mortier au Parlement de Bordeaux.  Portrait par GARNERAY( fin du XVIIIe siècle).

1709

Jean de Seze (1709-1777). Coll. part.

    Naissance de Jean de Sèze, (1709-1777), avocat au Barreau de Bordeaux à partir de 1736.

1711

    Naissance de Joseph Duranteau dit "le Grand" (1711-1790). Il sera le dernier Doyen de l’Ordre de l’Ancien régime.

1723

     Pierre Dupin (1681-1746), originaire de Tartas, est reçu avocat à Bordeaux mais, le premier président lui "ayant donné qulques sujets de mortifications"(Lamotte), il quitte le barreau en 1725 pour se consacrer à une nouvelle rédation des coutumes et publie en 1728 chez Etienne Labottière une Edition du Commentaire d'Automne puis une véritable table analytique rendant accessible les commentaires de Ferron et d'Automne , la Conférence de toutes les questions traitées par M. de Ferron, par ordre alphabéthique, avec le Commentaire de M. Bernard Automne", parue après sa mort en 1748 chez l'imprimeur J.B. Lacornée. .

1749

     En 1749, à la suite d’une sanction contre un avocat qui avait plaidé contre un magistrat de la Cour, le barreau décide que les syndics seraient supprimés, et qu'à l'instar du barreau de Paris, celui de Bordeaux placerait à sa tête un bâtonnier. Le premier bâtonnier élu est Me Grenier, qui fut chargé par la Compagnie de se rapprocher du Parlement, et d'obtenir que la décision de justice qui avait atteint leur confrère fût enfin rabattue. .

1750

     En janvier I750, sur les réquisitions du procureur général, le Parlement annule la délibération prise par les avocats, et refuse aux avocats le droit d'organiser leur Compagnie sur. le modèle de celle de Paris en mettant un bâtonnier à sa tête. Durant dix huit mois, la crise se compliquant de questions de politique et de personnes jusqu'à paralyser l'administration même de la ville.

1752

     Le 28 avril 1752, un arrêt de la Cour exigea que les avocats qui désiraient exercer leurs fonctions "en la Cour" se fassent inscrire sur un remis au parquet des Gens du Roi. Le 2 juin 1752, une assemblée générale de l'Ordre délégua six avocats qui firent soumission au premier président et le lendemain, tous les avocats revinrent à l'audience. Trente deux avocats se firent inscrire sur le Tabeau arrêté le 30 juin 1752 par les syndics Saint Martin et Duboucheron. Selon le tableau arrêté le 13 janvier 1754, le barreau se compose de 123 avocats et de 143, l'année suvante.Le "Doyen" est alors Jean-Nicolas de Lisleferme qui a plus de cinquante annéee d'exercice professionnel depuis 1699.
L'institution des syndics va se perpétuer jusqu'en 1790, époque où l'Ordre sera supprimé.

Le premier tableau des avocats de Bordeaux en juin 1752

Guillaume Brochon (1729-1814) en costume de Jurat-Avocat, fonction qu'il exerça de 1784 à 1786. Coll. part.

    Dans sa deuxième moitié, le XVIIIème siècle a consacré outre les talents de Jean de Sèze et de Joseph Duranteau, dernier Doyen de la Compagnie de l'Ancien Régime, celui de Guillaume Brochon (1729-1814), juriste de haute lignée en même temps qu'archétype déontologique. Tous trois représentent à la fois le Barreau classique à son apogée, avec ses traditions intangibles, et sa paisible évolution dans une ville parlementaire.

    Ce premier " Triumvirat " ( auquel il faut ajouter un quatrième, Martignac père), a régné sur le Barreau de Bordeaux jusqu'à l'aube de la Révolution, assurant même, par sa descendance judiciaire, une continuité, qui pour de Sèze et Brochon, devait atteindre notre siècle.


1768

    Simon-Antoine Delphin de Lamothe (1725-1781) et son jeune frère Alexis de Lamothe entreprennent une nouvelle édition des Coutumes du ressort du Parlement de Guienne. Ils sont les fils de Daniel de Lamothe, doyen en 1763, et célébré comme « l'oracle et l'ornement de la Compagnie » en raison de son habileté, de sa probité, et de son désintéressement étaient cités par ses contemporains. En deux volumes publiés à une année d'intervalle ils entreprennent à nouveau, dans le prolongement de Ferron, Automne, ou Dupin, le vaste travail de compilation des onze coutumes du ressort qui avait occupé les premières années du XVème siècle. Mais avec plus de rigueur et de précision que leurs prédécesseurs, leur méthode consistant à remonter aux sources et à mettre en perspective la coutume au regard des événements, des mœurs ou des faits du temps. Dans ses travaux sur l'ordonnance de 1667 et dans son commentaire de l'ordonnance criminelle de 1670, Delphin de Lamothe, inscrit à dix-neuf ans au barreau, réprouva les procédures sécrètes, les pratiques tortionnaires et réclama la suppression du titre XIX de l'ordonnance, ne comprenant pas c qu'on pût parler autrement de la torture que pour déplorer les abus qui peuvent naître d'une "pratique aussi cruelle dans son exercice qu'incertaine dans ses résultats ».

Coutumes du ressort du Parlement de Guienne des frères de Lamothe (1768 et 1769). Coll. part.

Cinq avocats bordelais pour " le jugement de l'Histoire "

1781

    Inscription au barreau de Bordeaux de Pierre-Victurnien Vergniaud (1753-1793). Il y plaidera jusqu’à 1791. Avec Arnaud Gensonné (1758-1793) et Marguerite-Elie Guadet (1758-1794), ils vont donner leur nom aux " Girondins " de la Révolution française et formeront le célèbre " Triumvirat de la Gironde ". En réalité, eux aussi, seront quatre avec Jean-Antoine Laffargue de Grangeneuve (1751-1793).

1784

Romain de Sèze (1748-1828). Coll. part.

    En mars, Raymond dit Romain de Sèze, fils de Jean, (1748-1828) quitte Bordeaux pour Paris. Il sera l’avocat de Louis XVI devant la Convention. « Son éternel honneur, a dit Prosper de Barante, sera d'avoir été associé à l'événement le plus tristement religieux de notre Révolution. » Arrêté après le procès du Roi, de Sèze recouvra sa liberté au 9 thermidor.

1790

    Suppression des Ordres. Instauration des " défenseurs officieux ".

1791

    En octobre 1791, Vergniaud, Gensonné, Guadet et Grangeneuve sont élus députés de la Gironde à l'Assemblée Législative. Ils seront réélus en 1792 à la Convention.

Vergniaud

Gensonné

Guadet

1792

Péroraison de la plaidoirie de Romain De Sèze, défenseur du roi devant la Convention. Le texte en est signé par le roi (Louis) et par ses trois avocats, Malesherbes, Tronchet et De Sèze

    Le 26 décembre 1792, dans la Salle du Manège, Romain De Sèze, modifie sa péroraison à la demande de Louis XVI, s'écriant : « Je cherche parmi vous des juges et je ne vois que des accusateurs. » Le défenseur du roi, s'adresse aux députés de la Convention, et notamment à Vergniaud dont il fut l'ami à Bordeaux et dont le vote est déterminant : Citoyens, je n'achève pas.. je m'arrête devant l'Histoire ; songez quelle jugera votre jugement et que le sien sera celui des siècles. (Vergniaud, Gensonné et Guadet voteront la mort du roi (avec l'appel au peuple). Grangeneuve ne la vota pas. Président de la Convention au jour du verdict , c'est Vergniaud lui-même qui lira l'arrêt de mort de Louis Capet.)

1793

    En octobre : Vergniaud, Gensonné, sont guillotinés à Paris, dix mois à peine après l'exécution du roi. Grangeneuve est guillotiné à Bordeaux en décembre.

1794

    Guadet est guillotiné à Bordeaux, le 19 juin1794, la mort du dernier des quatre marque la fin de l'épopée girondine. Lorsque survient Thermidor, le Barreau de Bordeaux a été deux fois décimé. Vingt-huit de ses membres sur les cent cinquante qu'il comptait en 1790 ont péri sur l'échafaud.

    Romain de Sèze, rescapé des tourments de la terreur, s'apprête à gravir tous les échelons de la hiérarchie judiciaire et académique,(il sera premier président de la Cour de Cassation en 1815 et pair de France en 1816) tandis que le barreau de Bordeaux retrouve les gloires confirmées qui avaient forgé sa réputation -sous les derniers feux de l'Ancien Régime.

    Leur mission, désormais : recréer des avocats en épurant hommes de loi et défenseurs officieux de la Révolution et restaurer les Ordres supprimés en 1790.

La Restauration des Ordres

1806

    Fait exceptionnel, c'est spontanément, ou presque, autour de son Doyen de fait (et en fait doyen d'âge), que le barreau de Bordeaux va retrouver des règles déontologiques que chacun revendique comme un patrimoine moral intangible. Autour du patriarche Guillaume Brochon, création spontanée d'un ordre de pur fait, seize ans après sa disparition : délibérations, mesures disciplinaires d'ostracisme et requêtes collectives au Grand Juge, Ministre de la Justice.

1811

Martignac père (1742-1820) premier Bâtonnier du Barreau de Bordeaux. Coll. part.

    Le décret du 18 décembre 1810 restaure les Ordres. L'ancienne compagnie devient l'Ordre des Avocats. Guillaume Brochon laisse à J. Léonard Gaye de Martignac dit Martignac père (1742-1820) l'honneur de devenir le premier Bâtonnier du Barreau de Bordeaux sur désignation du Procureur général près la Cour Impériale.

1814

    Le 12 mars 1814, Bordeaux fief légitimiste, s'offre aux avants-gardes des armées de Wellington et au Duc d'Angoulême, neveu du futur Louis XVIII. Sans guère attendre, le Barreau par la voix du Bâtonnier Denucé proclame son indéfectible fidélité aux Bourbons, sans s'en départir lors des Cent-Jours, s'érigeant ainsi en creuset du personnel politique de la Restauration.

1815

    Joseph-Louis Lainé (1767-1835), Président de la " Chambre Introuvable ", puis Ministre de l'Intérieur. Auguste Ravez (1770-1849) sera son successeur en 1818 à la tête de la Chambre.

1821

    Pierre-Denis Peyronnet, (1778-1854), garde des Sceaux, Ministre de la Justice (Il le restera jusqu'en 1828)

Pierre-Denis Peyronnet (1778-1854). Coll. part.

1828

    Martignac fils,(1776-1832) donne son nom, entre Villèle et Polignac, à un gouvernement de Charles X.

1830

    Peyronnet, devenu Ministre de l'Intérieur depuis 1829, dans le cabinet Polignac, signe les " ordonnances scélérates " de Juillet 1830, qui scelleront le sort de Charles X.. la tradition légitimiste demeurera suffisamment ancrée pour que le Barreau engendre avec constance des députés légitimistes jusqu'au début de la IIIe République.

1824

    Instauration de la conférence du stage par Louis Brochon.

Les Sceaux de la République

     " Il n'y a pas de barreau bordelais " se risquait à écrire Paul-Ernest de Rattier, en 1857. Son ouvrage s'appelait, il est vrai : "Bordeaux n'existe pas ". A Bordeaux, comme ailleurs, le barreau existe. Il est même pluriel. Et, en tous les cas, duel. Deux traditions anciennes s'y sont toujours affrontées. Partagées entre un courant conservateur, qui sait tendre à l'extrême, et une minorité tournée vers le mouvement, bien présente mais condamnée aux seconds rôles, à l'exception de quelques cycliques résurgences, comme en 1848, en 1879, ou en 1945. Sans doute est-ce la raison pour laquelle l'ordre y est plus rigoureux qu'ailleurs, tandis que le mouvement n'y progresse qu'à pas comptés et de façon gourmée. Usuellement la tradition première y prend le pas sur la seconde, qui n'émerge que par soubresauts, comme par accident, avant de retourner à l'ombre pour de longues périodes. Passéistes et novateurs y coexistent dans une promiscuité qu'adoucit sinon la confraternité, du moins une commune croyance aux valeurs de la défense. En cela, le barreau du XIXième siècle n'est différent ni de celui des époques précédentes, ni de celui du siècle à venir.


1832

Jules Dufaure (1798-1881). Coll. part.

    Jules Dufaure, (1798-1881), phénomène de longévité professionnelle et politique est élu Bâtonnier du barreau de Bordeaux, à trente-deux ans. Trente ans plus tard, en 1862, il sera élu bâtonnier de Paris.

Il accomplira un parcours sans précédent : Ministre en 1839, sous la Monarchie de Juillet, puis en 1848, sous la IIème République, membre de l'Académie française, deux ans apres son bâtonnat parisien, en 1864, sous le second Empire et Ministre de la Justice en 1871, sous la IIIème République en même temps que vice président du conseil. Il restera chef du gouvernement et Garde des Sceaux presque sans discontinuer de 1876 à 1879, démissionnant en décembre 1876 pour reformer un gouvernement en décembre 1977. A sa mort en 1881, il léguera cinq mille Francs au barreau de Bordeaux


1837

     Parution de la 1ère édition de l’ « Histoire de Bordeaux depuis 1635 » de Pierre Bernadau ( 1759-1852) contenant des notices inédites sur les avocats de son temps. Avocat, écrivain, annaliste, Bernadau restera une des personnalités les plus controversées du barreau de Bordeaux. Avocat au Parlement de Bordeaux, il fut le contemporain de Gensonné et de Guadet, et vécut jusqu’aux débuts du second Empire.

Ecrivain prolixe et souvent féroce, il est l’auteur des Annales commencée à l’année 1789, chronique au jour le jour de la Révolution fourmillant de détails et de jugements impitoyables. Aucune étude de la Révolution à Bordeaux ne peut éluder cette source dont le manuscrit a été acheté par la Bibliothèque de la Ville en 1860. Très attaché à sa profession, même lorsqu’il ne l’exerça plus, il signait toujours ses ouvrages de sa qualité d’avocat. Il est aussi l’auteur d'une déclaration des droits de l’homme en gascon qu’il envoya à l’abbé Grégoire.

Pierre Bernadau ( 1759-1852), avocat, écrivain, annaliste. ( Portrait anonyme vers 1848. Coll. part.

1841

    Aurélien de Sèze (1799-1870), est élu Bâtonnier, une première fois .

Légitimiste fervent, après avoir été substitut à Bordeaux en 1823, puis avocat général en 1827, il avait démissionné lors de la Révolution en 1830, pour ne pas avoir à prêter serment à la branche d'Orléans.

Elu en 1848, député légitimiste à l'Assemblée constituante, réélu le 13 mai 1849, il devient Président de l'Assemblée législative. Lors du coup d'état du 2 décembre 1851, il est parmi les représentants qui protestent à la Mairie du Xe arrondissement (avec Berryer, Falloux, Barrot, Rémusat, Tocqueville... ), il est emprisonné à la caserne du quai d'Orsay, puis à Mazas, d'où il est relâché huit jours après.

En 1851 (presque en même temps que Dufaure), Aurélien de Sèze a quitté le Barreau de Bordeaux pour le Barreau de Paris, où il sera membre du Conseil de l'Ordre en 1862. Mais en 1865, il revint s’inscrire au Barreau de Bordeaux où il fut à nouveau Bâtonnier en 1868-1869, quelques temps avant sa mort à Bordeaux en 1870.

J.-P. Aurélien de Sèze (1799-1870). Coll. part.

1846

    Inauguration du Palais de Justice. Il abritera la Cour d'Appel, le Tribunal Civil (qui deviendra le Tribunal de Première Instance puis de Grande Instance) et d'autres juridictions.

 

Le Palais de Justice lors de son inauguration

Le Palais de Justice de Bordeaux inauguré en 1846.

1848

    Election au bâtonnat de Jean-Baptiste Roustaing (1805-1879. Disciple fervent d'Allan Kardec, il est le futur auteur de « Spiritisme chrétien ou la révélation de la révélation contenant les quatre évangiles » publié à Bordeaux en 1866 et connu au Brésil - où il est aujourd'hui encore considéré comme une source du spiritisme - sous le titre "Os Quatro Evangelhos". Il consacra la fin de sa vie à des œuvres de charité. A sa mort il léguera au barreau de Bordeaux le somme de 3000 FF pour être « affectée à secourir les avocats nécessiteux ».


     Election au bâtonnat de Guillaume Brochon (1810-1874), petit-fils de Guillaume Brochon et neveu de Louis Brochon (le 13 août 1850).

Réputé pour son éloquence et sa connaissance des affaires, il devient Maire de Bordeaux (nommé) en 1864, après avoir appartenu au Conseil Municipal depuis 1848.

Pendant son passage à la Mairie de Bordeaux, il a entâmé le dégagement de la cathédrale Saint-André, percé le cours d'Alsace-et-Lorraine et la lia-ne des boulevards extérieurs, construit l'église Saint-Ferdinand, la célèbre "flèche" Saint-Michel et les fontaines des places de la Bourse, Fondaudège et du Parlement.

Ami des arts et de la musique en particulier, il fut l'organisateur du recrutement des musiciens de l'Académie de Sainte-Cécile. En conflit avec son Conseil, hostile à sa politique de grands travaux, il se retira volontairement en janvier 1867.

Portrait de Guillaume-Henri Brochon, avocat, maire de Bordeaux (1810-1874). Coll. part.

1851

Pierre Sansas	(1804 - 1877)

    Première proscription de Pierre Sansas (1804-1877). Inscrit au Barreau de Bordeaux en 1835 , il est un des chefs du parti socialiste en Gironde, membre du Conseil Municipal en 1846 puis adjoint en 1848. Farouche républicain, il défendit la République par l'organe du journal dont il était copropriétaire « La Tribune de la Gironde ». Il est proscrit après le coup d'état du 2 décembre et déporté en Espagne. Il ne rentre à Bordeaux qu'en 1856 par autorisation ministérielle. Mais il ne reprend la robe que pour deux ans.

1858

     1858. Deuxième proscription de Sansas. Après l'attentat d'Orsini, il est déporté en Algérie en 1858. Il ne rentrera à Bordeaux qu'après l'amnistie de 1859 pour y reprendre sa profession d'avocat. Dans l'opposition républicaine, il participe aux élections de 1869.

    Polémiste violent, habitué des libelles et autres pamphlets, Pierre Sansas aura avec le Barreau de Bordeaux, qui s'honorera de le maintenir au Tableau au temps de sa proscription, des rapports tumultueux. Parce qu'il contestait avec véhémence la décision d'ajouter leur titre après les noms des anciens Bâtonniers sur le tableau, Sansas n'hésita pas à démissionner en 1868 :"Mon nom obscur ferait évidemment tâche au milieu des anciens Bâtonniers si ingénieusement signalés à l'attention publique. J'ai bien l'honneur de vous saluer. Sansas ». Jugeant, en outre, cette protestation insuffisante, il n'hésitera pas à écrire et à faire imprimer une brochure contre le nouvel usage instauré.

    Nommé Avocat général à Bordeaux le 5 novembre 1870, Pierre Sansas fut révoqué le 2 mai 1871 à cause de ses opinions politiques. Le 23 mai 1871, Pierre Sansas demandait sa réinscription au Tableau, mais le Conseil de l'Ordre exigeait avant d'y procéder, qu'il reniât sa lettre de 1868 au Bâtonnier et son pamphlet. Il n'eut pas le temps de s'exécuter, car il fut élu le 2 juillet suivant député de la Gironde à l'Assemblée Nationale où il siégea comme Membre de la Gauche avancée. Il vota la Constitution de 1875 et fut réélu en 1876. Il a publié divers ouvrages dont "Les origines municipales de Bordeaux". Il devait créer le Musée lapidaire de Bordeaux en 1867 et fonder en 1873 la Société Archéologique de Bordeaux.


1871

    Troisième élection au bâtonnat de Barthélemy Lagarde (1803 - 1887). Avocat d'assises et jurisconsulte, il avait été précèdemment bâtonnier en 1834 et en 1854. Après avoir été élu représentant en 1848 et 1849,- Ludovic Trarieux l'appellera "le girondin de 1848" - il fut un des membres actifs de l'opposition libérale au second Empire.

Barthélemy Lagarde	(1803 - 1887), trois fois bâtonnier du Barreau de Bordeaux. Plaque commémorative inaugurée en 1985 dans le vestiaire des avocats (détail) Ordr. Avoc.

1875

     En 1875, Théophile Malvezin (1824-1897), devenu avocat à quarante ans après avoir été avoué au tribunal, publie l’Histoire des Juifs à Bordeaux. On lui dont aussi des publications comme Michel de Montaigne : son origine, sa famille (1875), Le Médoc et ses vins avec Édouard Féret (1876). Il démissionne du barreau en 1877 pour se consacrer à l’administration d'une société commerciale et publie une monumentale Histoire du commerce de Bordeaux, en quatre volumes (1892).

1877

1895

1898

Ludovic Trarieux, bâtonnier du barreau de Bordeaux, à l'âge de 37 ans, sera le fondateur de la Ligue des Droits de l'Homme en 1898

    Election de Ludovic Trarieux (1840-1904), fervent républicain, bâtonnier en 1877.

    Ludovic Trarieux devient Ministre de la Justice.

    Témoin en faveur d'Emile Zola après J'Accuse, Ludovic Trarieux déclare la guerre à l'injustice et à l'intolérance en fondant la "Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen".

1899

1911

    Ernest Monis, (1849 - 1929), avocat inscrit au barreau deppuis 1879, est nommé ministre de la Justice du gouvernement présidé par le célèbre avocat parisien, Waldeck-Rousseau. Il demeure à ce titre le Garde des Sceaux qui connut la plus grande longévité de la Troisième République.

En 1911, Monis, devient président du Conseil pour cinq mois.

Il reprit après 1911 sa profession d'avocat à Bordeaux qu'il exerça jusqu'à sa mort et fut président du Conseil général de la Gironde jusqu'à 1919.

Ernest Monis,	(1849 - 1929), le Garde des Sceaux qui connut la plus grande longévité sous la Troisième République.

1914

    Le bâtonnier Payen écrit : " Le Barreau de Bordeaux est le plus illustre peut-être de tous les Barreaux de France.

    Election en juin 1914, du bâtonnier Welcome 0'Zoux , auteur de "La Révolution de 1848 et l'Emancipation des esclaves à l'Île Bourbon".

    Mobilisé quelques semaines après, il ne prendra ses fonctions qu'après l'armistice de 1918. Trente-quatre avocats du barreau de Bordeaux sont tombés au cours de la guerre 1914-1918.

Le bâtonnier Welcome 0'Zoux (1865-1926)

De la Tribune au prétoire

Philippe Ferrère (1767-1815)

    A ces grands premiers rôles de la vie politique s'opposent ceux qui ont préféré consacrer au prétoire leur courage et leur talent. De ceux-ci chaque époque a distingué les mérites.

    Le passé leur proposait une prestigieuse référence : celle de Jean de Sèze, refusant la Jurade pour se consacrer exclusivement " à l'exercice et à l'emploi " de sa profession.

    La Restauration leur offrit un modèle qui était déjà une éthique : Philippe Ferrère (1767-1815) Seul parmi les avocats de la Restauration, qu'il a pour la plupart formés, il ne fut ni magistrat, ni ministre, ni Bâtonnier de son Ordre.

    Son option personnelle pour la voie judiciaire et sa mort en 1814 lui interdirent les honneurs publics. Le choix du Procureur général le priva de la consécration ordinale.

    Louis Brochon dit Brochon fils (1779-1850) et Honoré Teyssier (1791-1863) illustreront une tradition strictement judiciaire, tandis que, sous le Second Empire, Faye, Lafon et Vaucher en seront les dignes épigones.

Seul, toutefois, le dernier quart du XIXème siècle devait voir éclater une génération susceptible, par son nombre et son talent, de perpétuer la " légende ".

1875

    René Roy de Clotte (1850-1915), Fernand Habasque (1851-1927), ou Aurélien de Sèze II(1850-1921), inaugurent une ère nouvelle du Barreau.

 

Leonce Peyrecave (1840-1927)Ordr. Avoc.

    Ils seront suivis quelques années après par Léonce Peyrecave (1840-1927), connu pour son célèbre exorde Fermons les Codes, ouvrons les coeurs et qui a mené la plaidoirie sentimentale à son apogée, moissonnant des acquittements que les jurys ne savaient plus lui refuser, couronnant à quatre-vingt-quatre ans au grand criminel, une carrière vierge de toute peine de mort.

Une de ses causes les plus célèbres est la défense, en 1906, devant la Cour d'assises pour tentative d'empoisonnement sur la personne de son mari, de Mme Canaby, qui devait inspirer à François Mauriac, l'héroïne de Thérèse Desqueyroux .

1891

    Troisème élection au bâtonnat d'Etienne-Henry Brochon, (1833-1896) dernier de la dynastie des Brochon au barreau, collectionneur et botaniste estimé, il avait été déjà élu à deux reprises en 1873 et 1881.

Etienne-Henry Brochon, le dernier de la dynastie des Brochon au barreau de Bordeaux

1892

Alexandre NICOLAÏ (1864-1952)

    Alexandre Nicolaï (1864-1952) publie l'"Histoire de l"organisation Judiciaire à Bordeaux et en Guyenne et du BARREAU de BORDEAUX du XIIIème au XIXème siècle".

1910

Roger Brazier (1858-1917), bâtonnier à deux reprises en 1899-1900 et en 1907-1908

    Première parution de « La Tradition du Barreau de Bordeaux" . Oeuvre du bâtonnier Roger Brazier (1858-1917), bâtonnier à deux reprises en 1899-1900 et en 1907-1908, familièrement appelée le « Brazier», l'ouvrage codifie toutes les délibérations de principe du Conseil de l'Ordre de Bordeaux depuis 1806. Il reproduisait, en outre , en fac simile, les lettres autographes des plus illustres des avocats de Bordeaux au XIX" siècle. En 1935, l'Ordre décida sa réédition après mise à jour et sa distribution aux jeunes avocats dont ce. fut pendant très longtemps le bréviaire.

Un exemplaire relié fut offer au président Poincaré lors de sa réception par le barreau de Bordeaux en 1913.

1927

    La mort d'Habasque et de Peyrecave, en 1927, marque la fin de ce dernier Triumvirat qui avait maintenu haut et ferme une tradition.

1930

    Henri-Robert distillait,: Paris n'a pas le monopole des avocats de talent. S'il fallait décerner un palmarès et donner des prix, je pense que la palme reviendrait au Barreau de Bordeaux. Trois avocats ont eu dans la capitale des meilleure vins de France une réputation méritée : Roy de Clotte, Habasque et Peyrecave(photo). (Le Palais et la Ville)

1936

    Première élection au Bâtonnat de Louis Chalès (1882-1956), avocat en 1905, il devient dans les années vingt aux Assises le rival bordelais de Peyrecave . Comme lui il connut - le dernier - les honneurs d'un second bâtonnat en 1948. Il devait être l'avocat de Paule Guillou et, en 1952, d'Adrien Marquet.

Louis Chalès (1882-1956)

1943

    Manon Cormier (1896-1945), première femme secrétaire de la Conférence du Stage, à Bordeaux, est déportée à Ravensbrück où elle est déclarée "Nuit et brouillard". Elle mourra à son retour, le 25 mai 1945.

Manon Cormier (1896-1945)

1944

    Trois avocats ou ancien avocats du barreau de Bordeaux (le bâtonnier René Caillier (1879-1946) , Jean Costedoat et Jean Odin ) sont membres du Comité départemental de Libération, le 1er août 1944.



1960

Le bâtonnier Jules Ramarony, ancien ministre sous la IVème république et redoutable bretteur à la barre.

    

     Election au bâtonnat de Jules Ramarony (1901-1994). Admis au barreau en 1923, redoutable bretteur à la barre, il avait été en 1944 membre de la délégation municipale. Sous la IVème République, il fit partie à partir de 1945 des deux Assemblées nationales constituantes et des deux premières législatures. Vice-Président de l'Assemblée Nationale, il fut secrétaire d'Etat à la Marine Marchande dans les cabinets Mayer et Laniel en 1953.


1967

         Election au bâtonnat de Jean Rozier (1909-1987), l'autre grande figure emblématique du barreau des années soixante. Propriétaire viticulteur du château des Arras, il est un éminent praticien du droit rural et un technicien du droit des vins, dont il écrit et met à jour périodiquement le " Code ". Il perpétue, à Bordeaux, la tradition des avocats au parlement, les châtelains et vignerons, pour lesquels l'usage s'était établi d'interrompre les audiences pendant plusieurs semaines de chaque année en septembre, moment sacré des vendanges. De la réhabilitation du bûcheron Solera, injustement accusé, à l'instruction de Maurice Papon, toutes les grandes affaires bordelaises d'un demi-siècle sont passées par son cabinet. Au procès des Vins de Bordeaux, en octobre 1974, il répondit au président qui lui lançait : " Maître, ici c'est moi qui dirige les débats", sous les murmures et les rires de la salle : "Et c'est moi qui dirige la défense!". Quand il disparaît, en 1987, une page du barreau de Bordeaux est définitivement tournée.

Le bâtonnier Jean Rozier, figure emblématique du barreau des années soixante-dix

 

Le Barreau contemporain 1970-2002

    C'est au cours des années soixante-dix, que le barreau aura connu l'éclosion de la modernité. En 1972, où il accueille en son sein les 30 anciens avoués du ressort du Tribunal de Grande Instance, pour former avec eux par "fusion ", la nouvelle profession d'avocat qui porte les effectifs à 206 inscrits au tableau. Puis, sous effet de l'ouverture des échanges européens et internationaux qui l'amènent à créer une section européenne du barreau en 1979, il entreprend parallèlement de se tourner vers l'Europe (jumelages avec la Law Society de Bristol en 1976, avec le Barreau de Liège en 1978, avec l'Illustre Collège des Avocats de Bilbao en 1980, l'ordre de Casablanca en 1981, la Rechtsanwaltskammer de Munich en 1985, et l'Ordine degli avvocati de Florence en 1987) avant de mettre le cap vers l'est en se rapprochant de Sibiu en Roumanie.

    C'est au milieu des années 1980, fort de quelques trois cents cinquante membres, que le barreau choisit la voie de l'aggiornamento et se tourne vers une tradition novatrice trop longtemps jugulée. C'est le choix du renouveau et de l'exploration de nouvelles contrées juridiques. En 1984, les jeunes avocats de Bordeaux seront les premiers en France à bénéficier de stages auprès de la Cour européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg, et parmi les tout premiers, à la Cour de Justice des Communautés européennes de Luxembourg. En 1989, Me Stéphane Ambry fondera le CRIC (Centre de Recherche, d'Informations et de Consultations sur droits des Enfants) appelé à un développement constant.

1984

2 mars 1984 - Inauguration du buste de Ludovic Trarieux au Palais de Justice de Bordeaux par Robert Badinter, Daniel Mayer et Jacques Chaban-Delmas à l'occasion de la création de l'IDHBB

    

         En 1984, symboliquement, le barreau invite le garde des sceaux, Robert Badinter, à venir inaugurer le buste de Ludovic Trarieux, dont le sculpteur Pierre Lagènie a fixé les traits dans le bronze. Jeune bâtonnier républicain élu en 1879, l'année où la France se donne définitivement à la République, il était depuis sa mort quatre-vingts ans plus tôt, oublié. A Bordeaux, la tradition orale qui veut que les réputations ne se fassent qu'au palais avait préféré privilégier le souvenir de la trilogie plus conservatrice : Roy de Clotte, Habasque, Peyrecave. Dans le prolongement de l'événement, est créé un institut des droits de l'homme. Il reçoit, outre une mission de recherche et de formation, une tache noble, qui reprend la tradition de défense des libertés du barreau de Bordeaux : décerner tous les deux ans un prix international à un avocat, sans condition de nationalité ou de barreau, qui a "illustré par son œuvre, son activité ou ses souffrances, la défense du respect des droits de l'Homme, des droits de la défense, la suprématie du droit, la lutte contre les racismes et l'intolérance sous toutes leurs formes". Il doit porter le nom de "Ludovic-Trarieux ".

    Un an plus tard, en 1985, le premier prix est décerné à un avocat que les avocats bordelais connaissent pas ou peu. Il est alors emprisonné depuis 23 ans en Afrique du sud. "Le prix Ludovic-Trarieux est décerné à un avocat sud-africain", annonçait, en inversant les notoriétés, un entrefilet du Monde. Personne n'ignorera son nom au cours de la dernière décennie du siècle. Il s'appelle Nelson Mandela. Comme le prévoit le règlement du prix, sa fille, Zenani, est invitée à Bordeaux pour recevoir le prix au nom de son père. Il lui est remis, le 28 avril 1985, à l'occasion de la Rentrée Solennelle de la Conférence du Stage, cérémonie rituelle du jeune barreau qui depuis un an a quitté les boiseries dorées de la Première Chambre de la Cour pour prendre ses quartiers dans les Pas-perdus qu'elle n'a guère quitté depuis. Le 11 février 1990, Nelson Mandela été libéré pour connaître le destin que l'on sait. Depuis d'autres lauréats ont suivi. Ainsi pendant la dernière décennie du siècle, la tradition séculaire du barreau de Bordeaux a-t-elle du distinguer successivement, entre d'insignes souffrances, un avocat péruvien mutilé dans l'exercice de sa mission, une croate victime de l'épuration ethnique en Bosnie, une algérienne et un tunisien, involontairement réunis dans une même détresse le temps de dénoncer les douleurs du Maghreb. En 1998, Robert Badinter revient et dans le grand amphithéâtre de l'Ecole Nationale de la Magistrature, remet le cinquième prix Ludovic Trarieux à un avocat chinois, à peine réchappé des affres d'un camp de "réhabilitation par le travail ".

"Les activités des hommes ont besoin de lieux à leur mesure. Ce qui manque, dans les années 80, au barreau pour abriter ses services et réaliser ses activités, c'est une maison. Il faut un toit pour les avocats jusque là hébergés dans une partie du Palais de Justice ou depuis 1978, locataires d'un immeuble excentré. Il faut un lieu proche non seulement du palais de justice, mais également de la future cité judiciaire, dont la construction toujours annoncée est toujours repoussée.

Et, cette maison commune doit être assez vaste pour pouvoir développer les activités des divers structures de l'ordre qui se sont démultipliés au cours des années : des services d'assistance de gestion des cabinets au centre régional de formation professionnelle du ressort de la Cour. Il faut un amphithéâtre pour abriter les réunions et les manifestations des avocats.

En 1984, le lieu ardemment recherché est trouvé. Et le Conseil de l'Ordre donne mandat au bâtonnier d'acheter les locaux de l'ancienne librairie juridique Ulysse Peigne, situé en face du palais de justice (Rue du Maréchal-Joffre). Un programme ambitieux pour un barreau jeune et déterminé est mis en œuvre. Il s'agit de réhabiliter ou reconstruire trois immeubles - dont un doit être rasé - communiquant avec la rue du Hâ. En tout près de deux mille mètres carrés.

Dès 1985, commence, sous la direction des architectes Claude-Henri Aubert et Gérard Laporte, un important programme de travaux financés grâce aux réserves accumulées par un ordre parcimonieux au cours des ans et à la souscription d'un emprunt de six millions de francs. En juillet 1985, les fondations sortent de terre. En septembre, le bâtonnier de l'époque peut écrire dans le Bulletin du Bâtonnier : " La grue est si haute qu'on ne saurait l'avoir vue. Le trou se bouche et déjà se surélève. Les avocats un "coffrent " et "bétonnent ". Donc on construit rue du Maréchal-Joffre ". Et il ajoutait : " Avec réalisme. Avec la volonté de gérer l'avenir, malgré les rigueurs ou les contraintes des choix qui engagent ". Le gros œuvre incluant un amphithéâtre d'une centaine de places sera terminée au début de 1986. Mais le barreau répugne à quitter le Palais de Justice. Il faudra sept ans pour que la construction devienne ce pourquoi elle fût conçue.

 

La Maison de l'Avocat, construite en 1984-85, En 1986, le projet fut renié et il fut envisagé de l’abandonner en plein travaux. Seule l’importance des emprunts souscrits pour reconstruire ou réhabiliter les immeubles mit en échec cette éventualité. Au contraire, la force de l’évidence s’imposa. Hommage aux précurseurs : il fallait bien une Maison pour les avocats en face de la nouvelle cité judiciaire de BORDEAUX.

En 1992, le barreau de Bordeaux atteint 603 membres. Vingt ans après les avoués des tribunaux, les conseils juridiques et fiscaux par l'effet de la loi du 31 décembre 1991, sont devenus à leur tour des avocats. La population du barreau a presque doublé en sept ans. Moins en raison de l'apport des anciens conseils juridiques, que grâce à l'arrivée des jeunes. Le barreau ne cesse de s'étoffer et de se rajeunir. Chaque année amène à la barre désormais des promotions de près de quarante jeunes avocats.

Avec cette nouvelle alliance, le barreau célèbre la "nouvelle profession ". Après sept années, en cette heure nouvelle du barreau, le bâtonnier dont les pouvoirs sont aujourd'hui quelques peu bridés par la création d'un nouvel organe national, le Conseil National des Barreaux, se décide enfin, à quitter son traditionnel bureau qui jouxtait les balcons de la Cour d'Assises depuis près de cent cinquante ans au Palais de justice, et traverse, à son tour, la Rue du Maréchal Joffre. Ainsi se scelle symboliquement dans un lieu nouveau et neutre l'alliance du juridique et du judiciaire, de la plaidoirie et du conseil. Le conseil de l'ordre, comme prévu depuis 1985, ne peut que l'y suivre dans une salle des délibérations toute neuve privée des portraits des grands ancêtres mais plus propice aux choix de la modernité.


Après l’inauguration du nouveau TGI en 1998, l’Ordre des Avocats a été « invité » à quitter les locaux pourtant construits pour lui, cent cinquante ans plus tôt, au sein du Palais de Justice. C’est ainsi que depuis l’an 2000 , les services de l’ordre et le membres du personnel techniques qui lui sont associés (CARPA, ANAAFA, etc...) ont quitté, à l'exception de la bibliothèque, le palais de justice et sont réunis au sein des quatre immeubles, tout près du nouveau Tribunal de Grande Instance dont les locaux d’acier, de verre et de bois ont été conçus par l’architecte britannique Sir Richard Rogers. Les portraits des grands ancêtres les ont rejoint dans une salle du Conseil de l'Ordre rénovée.

Ironie de l’histoire, la "Maison de l’Avocat" de Bordeaux ne fut jamais inaugurée. Elle est bien cependant la Maison de tous les avocats à l'échelle d'un barreau de plus de 800 membres . Toujours en devenir, elle ne cessera de croître au cours des ans. L'acquisition en 1996 d'un quatrième immeuble, contigu des précédents, élargit son emprise. Sa rénovation progressive, de 1997 à 2002, n'est qu'une nouvelle étape, sans doute provisoire. De la Rue du Maréchal Joffre à la Rue du Hâ, d'autres murs ne demandent qu'à tomber et à s'offrir à l'esprit de conquête. Le XXIème siècle se chargera d'achever l'œuvre entreprise, en complétant l'unité du bâtiment.


Bertrand FAVREAU

Vous pouvez trouver un résumé de cette histoire sur le site officiel du Barreau de Bordeaux : http://www.barreau-bordeaux.avocat.fr/

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